Depuis 20 ans, pendant le mois de septembre, les Journées européennes de la culture juive sont célébrées dans plus de 30 pays, dans le but de faire connaître le patrimoine culturel et historique du peuple juif. C’est pourquoi, en cette année pendant laquelle nous commémorons le vingtième anniversaire de cette institution, nous souhaitons contribuer au développement de ces conférences en programmant un cycle spécifique consacré au patrimoine séfarade, et en particulier à sa dimension marocaine.
Dans le cadre de ce cycle, nous célébrons la conférence Séfarade : des noms pour (re) construire des souvenirs, qui sera donnée par Sebastián de la Obra, historien, documentariste et directeur de Casa de Sefarad.
L’histoire hispano-juive ou séfarade trouve son origine dans les premiers vestiges épigraphiques (de nature funéraire) qui datent du premier siècle et qui, jusqu’à leur expulsion officielle en 1492, donnent lieu à une longue période de quatorze siècles de présence dans la sphère sociale, politique, culturelle et économique, leur caractère minoritaire étant toujours présent. Du XVe au XIXe siècle, il subsiste une autre réalité diverse et exceptionnelle : les judéo-convers. Un groupe déterminant dans la pensée hispanique, la littérature et le mysticisme.
La diaspora des Juifs espagnols expulsés et de leurs descendants offre une autre dimension de la mémoire séfarade. C’est en Europe, au Maghreb et sur le continent américain que les descendants des séfarades résistent et défendent leur mémoire. La langue, la littérature, la musique et les traditions populaires constituent une identité multiple.
Différents espaces et moments font de la mémoire séfarade un véritable trésor culturel et une expérience de survie unique.